La dépression de la matière grasse laitière (MFD) désigne une réduction de la teneur en matière grasse pouvant aller jusqu’à 50 %, alors que le rendement laitier et les autres composants du lait restent inchangés.

Causes de la MFD

  • Composition de l’alimentation : nourrir les ruminants avec une alimentation riche en glucides facilement fermentescibles ou en huiles végétales peut conduire à la MFD. Ces régimes modifient les schémas de fermentation dans le rumen, réduisant la production d’acides gras nécessaires à la synthèse des matières grasses laitières.
  • Acidose ruminale : une consommation excessive d’hydrates de carbone fermentescibles peut entraîner une acidose ruminale, perturbant le fonctionnement du rumen et réduisant la synthèse des précurseurs des matières grasses laitières.
  • Changements microbiens : les changements dans la population microbienne du rumen dus à l’alimentation ou à d’autres facteurs peuvent affecter la fermentation du rumen et, par conséquent, diminuer la production de matières grasses laitières.
  • Stress thermique : le stress thermique peut réduire l’ingestion de matière sèche et modifier la fermentation dans le rumen, ce qui entraîne une diminution de la production de matières grasses laitières.
  • Troubles métaboliques : les troubles métaboliques tels que la cétose ou le syndrome du foie gras peuvent perturber le métabolisme énergétique et diminuer la synthèse des matières grasses laitières.
  • Stress : de mauvaises pratiques de gestion, telles que des changements brusques de régime ou de fréquence d’alimentation, peuvent stresser les vaches et contribuer à la MFD.

Pertes subies

  • La diminution de la teneur en matières grasses laitières, associée à une baisse potentielle du prix du lait, peut entraîner une perte directe de revenus pour les producteurs laitiers. Par exemple, un troupeau de 200 vaches dont la teneur en matière grasse laitière passe de 3,6 % à 3,3 % perdrait 114 euros par jour. Il est donc essentiel d’atténuer la dépression de la matière grasse laitière pour accroître la rentabilité des exploitations laitières. (Koch, L. E., et G. J. Lascano. « Milk fat depression: etiology, theories, and soluble carbohydrate interactions »).
  • Les pertes sont plus importantes lorsque l’animal est atteint d’une forme grave de la maladie. Ces maladies comprennent l’acidose, le déplacement de la caillette, la fourbure, la mammite, etc. En conséquence, le bétail nécessite un traitement complexe et, parfois, même une vache productive avec un potentiel génétique élevé doit être réformée. Les pertes par vache peuvent varier de 30 à 300 euros.

Comment la détecter ?

L’analyseur de lait en ligne Brolis mesure la composition du lait de chaque vache à chaque traite. Le système Brolis HerdLine détecte la dépression de la matière grasse laitière en identifiant une diminution significative du rapport matière grasse/protéine (F/P). En outre, le système prend en compte des facteurs tels que le rendement laitier, la teneur d’autres paramètres du lait, la race de la vache et la période de lactation afin d’effectuer des évaluations précises.

Prévention de la MFD

  • Ajuster la composition de l’alimentation pour réduire la consommation d’hydrates de carbone hautement fermentescibles ou d’huiles végétales, qui peuvent contribuer à la MFD. Ajouter des tampons ou d’autres modificateurs du rumen pour aider à stabiliser le pH du rumen et améliorer l’efficacité de la fermentation.
  • Augmenter la proportion de fibres alimentaires pour promouvoir la santé du rumen et stabiliser la fermentation dans le rumen.
  • Contrôler régulièrement le pourcentage de matières grasses laitières et d’autres composants du lait afin d’évaluer l’efficacité des stratégies de traitement.

Cas à la ferme : détection et traitement de la MFD

  • La vache est entrée dans un état de risque élevé de MFD lorsque son pourcentage de graisse a chuté à 2,7 % le 15 octobre.
  • La vache ne présentait aucun signe clinique à ce moment-là.
  • Le 17 octobre, un médecin vétérinaire a diagnostiqué une mammite subclinique chez cette vache et lui a administré un traitement.
  • Après quelques jours, la vache était de nouveau en bonne santé, comme le montre son graphique de lactation.
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